Sanctuaire Notre-Dame du Liban

27 novembre 2025 · 10:30

Le Sanctuaire Notre-Dame du Liban (ou Mazar de Notre-Dame de Harissa) est le plus grand Sanctuaire marial du Moyen-Orient et un lieu de pèlerinage chrétien situé dans la région de Harissa, au Liban. Le Sanctuaire se trouve au cœur de forêts de pins, dominant la baie de Jounieh.

Le patriarche maronite Élias Howayek décida d’ériger un monument religieux et entreprit la construction du sanctuaire. Des comités furent créés pour collecter des fonds, et l’élan de générosité des Libanais se manifesta rapidement. Le propriétaire du terrain, Francis Yaacoub Younes, accepta de le vendre au patriarche pour 50 livres ottomanes. Les travaux commencèrent puis furent interrompus, notamment en raison de la crainte des maîtres d’œuvre que l’emplacement choisi ne soit pas assez solide.

En 1906, le patriarche Howayek et le nouveau délégué apostolique, Mgr Giannini, décidèrent de relancer le projet avec quelques modifications. Pour mener les travaux à terme, le patriarche conclut un contrat avec un maître bâtisseur renommé, Ibrahim Makhlouf, du village d‘Aïn el-Rihane. Le Sanctuaire et la base de la statue furent achevés en 1907.


L’inauguration

Pour ériger une statue de cette taille et de ce type, il fallait obtenir un décret impérial approuvant le projet par les autorités ottomanes. Le gouverneur du Mont-Liban, Mouzafar Pacha, envoya un télégramme à Istanbul demandant l’autorisation d’installer la statue. La surprise fut immense — certains y virent même un miracle — lorsque la réponse positive arriva seulement cinq heures plus tard. Au début de l’année 1908, le sanctuaire et la base de la statue furent achevés sous la supervision du père Choukrallah El-Khoury. Peu après, la statue de la Vierge fut installée, et l’inauguration eut lieu le 3 mai 1908 à dix heures du matin.

Mgr Giannini présida la cérémonie d’inauguration, accompagnée de prières et de bénédictions. Après la cérémonie, le patriarche Howayek célébra la messe, assisté d’un grand nombre d’évêques, de supérieurs religieux, de représentants des ordres orientaux et occidentaux, ainsi que de nombreux prêtres. À la fin de la messe, une procession solennelle fut organisée avec l’icône de la Vierge. 

Ce jour-là, le patriarche proclama que le premier dimanche de mai serait désormais la fête annuelle de Notre-Dame du Liban.


Un lieu religieux

La Vierge Marie occupe une place privilégiée et vénérée dans toutes les Églises, et dans le cœur de leurs fidèles. Consciente de cette réalité, la communauté monastique du sanctuaire s’efforce de développer des relations spirituelles et pastorales de collaboration avec toutes les éparchies, congrégations et paroisses du Liban. Le Sanctuaire renforce également ses liens avec les Églises sœurs locales et les diverses communautés chrétiennes.

Les responsables du Sanctuaire veillent à offrir aux mouvements apostoliques de l’Église un espace accueillant pour leurs activités, afin de les soutenir dans leurs objectifs. Ils encouragent aussi le travail bénévole, en tant que valeur religieuse fondamentale, parmi les fidèles. Par cet effort, le sanctuaire vise à approfondir la vie spirituelle des croyants et à œuvrer pour le salut des âmes.


Un symbole national

La Vierge Marie occupe une position élevée dans les religions chrétienne et musulmane, et jouit donc de la vénération de tous les Libanais. Il est naturel que les responsables du sanctuaire cherchent à rapprocher les points de vue des Libanais à partir de cette réalité commune.

Dans cette optique, le Sanctuaire accueille des rencontres de dialogue islamo-chrétien visant à renforcer les principes d’acceptation de l’autre, dans sa différence, et de vie commune.